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  • Bernard Meier

Cité de la musique: les 20'000 m2 de Reuters, à Collonge-Bellerive, comme alternative ?

Dernière mise à jour : 20 févr. 2021

Alors que les premiers coups de pioches de la Cité de la musique n'ont pas été donnés et que quelques embuches attendent encore le démarrage des travaux et sont susceptibles de retarder d'autant l'achèvement de ce projet, l'ex-site de Reuters, à Collonge-Bellerive, ne représenterait-il pas une alternative à étudier, à propos de cette Cité.

Contrairement à ce qui a été d'abord mis en avant (et qui est, en fait, à l'origine du projet de la Cité), ça n'est pas en premier lieu une grande salle de concert, permettant d'interpréter des symphonies avec les plus grands effectifs des plus grands orchestres internationaux, qui constitue la réelle priorité et l'urgence pour le monde musical genevois. Ce qui manque aujourd'hui, ce sont des locaux adaptés aux besoins de l'enseignement musical supérieur (la HEM), d'une part et, d'autre part, des espaces permettant de regrouper des acteurs, entités, structures de la musique, au-delà du seul périmètre de la musique classique et du seul Orchestre de la Suisse romande.

Si ce recentrage du besoin réel à couvrir par une Cité de la musique a fait l'objet de quelques clarifications au cours des derniers mois, il demeure que, dans sa configuration projetée aujourd'hui, la Cité ne répondra pas - et de loin - à l'ensemble des besoins les plus cruciaux.

Une fois encore, c'est la focalisation du projet sur un (estimé) besoin de production (une ou des salle(s) de concert) qui continue à être la tête de pont du projet, alors que les nécessités sont autres.

Des salles de concerts existent à Genève. Le Victoria Hall est loin de ne pas/plus répondre à la plupart des besoins de la musique classique. Des salles ont été construites ou vont l'être dans les communes. La perte prochaine du studio Ansermet pour la musique contemporaine est dommageable (mais c'est là un autre débat) et des espaces "alternatifs" dans les volumes conséquents d'un lieu comme le site de Reuters pourraient aisément combler ce futur déficit. D'autres espaces sont nécessaires pour les "autres musiques" et pour une véritable ouverture telle que préconisée, mais non assumée/assumable par le projet actuel de la Cité de la musique.

Ne serait-il pas judicieux, dès lors, de recentrer le projet de la Cité sur les réels besoins de la scène musicale genevoise, tout en conservant l'idée de "bateau amiral" que le projet actuel porte ? Est-il pour autant nécessaire d'avoir un "objet architectural" significatif pour mener à bien l'objectif central que ce projet doit atteindre (qui n'est donc pas le lieu de production, mais bien un large lieu d'enseignement et d'interactions) ? Ne répondrait-on pas mieux au besoin avec un véritable et vaste campus, à la périphérie de la ville (ou à la lisière de la campagne, c'est selon) ? Des modèles de référence existent en différents lieux de la planète.

Le questionnement soulevé ici a-t-il déjà été abordé (je n'ai aucune prétention à être le détenteur de cette éventuelle bonne idée) ? Les acteurs principalement concernés (le propriétaire des lieux, la commune impliquée, etc.) se sont-ils exprimés ou ont-ils été approchés sur une telle question ?

Je n'ai aucune idée de l'écho que peuvent avoir ces quelques lignes, postées sur les réseaux sociaux, où je ne suis que peu présent, au-delà de la diffusion de mes photographies. Je lance néanmoins cette petite question anodine, suite à quelques articles récents parus dans la presse genevoise: les 20'000 m2 de Reuters, à Collonge-Bellerive ne pourraient-ils pas représenter une alternative à la Cité de la musique ?

La problématique du lieu n'est peut-être qu'un prétexte. Ce sont les questions de fond et la place à donner à un grand nombre d'acteurs de la vie musicale et culturelle genevoise, autour du projet de Cité de la musique, qui sont soulevées ici.


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